lundi 7 novembre 2011

Rencontre avec Mark Bode




Mark Bode


//// Une interview de Vincent Pompetti & Miceal

///// Quand vous étiez enfant, aviez-vous conscience que des writers à New York (puis dans le reste du monde) avaient peint plusieurs personnages tirés de l’univers de votre père ?
Mon père et moi prenions régulièrement le métro au début des années 70, mais nous n’avons jamais fait attention au graffiti qui en était alors au premier stade des Tags. Mon père n’avait aucune conscience de cet art underground du graffiti ou de l’influence que son style de persos ou de lettrage « bubble » allait exercer sur cet art. Il ne se rendait absolument pas compte de l’impact que son travail allait avoir sur la culture du Spraycan art dans le monde entier.

© Mark Bode

///// Que pensez-vous de l’influence de Vaughn Bode dans le Spraycan art et le Subway art ?
C’est tout simplement incroyable que j’aie pu être le témoin de l’éclosion d’un nouveau domaine artistique dont l’art de mon père a contribué à fonder l’imagerie. « WOW », qui aurait pu penser que ça arriverait ? Souvent, je pense que je suis en train d’assister à ça pour lui. Comme un fantôme observant un hommage d’un autre monde. Je vais voir une dédicace à Bode dans une production graffiti et je suis toujours de ce monde… Et je sais que c’est un hommage à Vaughn mais j’ai la sensation de le voir pour lui, ou que j’assiste de ma tombe à un hommage en mon nom. Je suis fier que l’art de Bode ait survécu, qu’il ait résisté à l’épreuve du temps. Et ce, dans une autre forme artistique, celui du Spraycan art. Un domaine artistique radicalement nouveau, en dehors du domaine des comics underground qui fut le champ artistique choisi de son vivant par mon père. L’influence du graffiti a offert à l’univers Bode une vie en dehors des comics. De cette façon, très peu de créateurs de comics décédés peuvent rivaliser avec la puissance de l’œuvre de Vaughn et sa légende qui ne faiblit pas. Ça aide d’avoir un fils qui poursuit cet art à différents niveaux, ça le préserve et le fait grandir, de voir de nouvelles œuvres créées et mises à jour : c’est essentiel pour qu’un artiste mort puisse continuer à travailler !

© Mark Bode

De cette manière, les personnages de mon père défient la mort. Et je suis de plus en plus fier de mon père, au fur et à mesure que je développe mon art. Je poursuis ses œuvres inachevées et insuffle de la vie à ses univers incomplets.

///// Pourquoi Cheech et autant d’autres personnages de votre père ont-ils influencé les writers new-yorkais dans les seventies ?
Les comics de mon père étaient bien visibles dans les années 70 à New York, d’autant plus que notre famille était installée dans le nord de l’Etat et que les éditeurs de mon père se trouvaient également à New York. Il a travaillé très dur pour se faire publier non seulement en BD, mais aussi dans des publications de science fiction et des journaux de rue. Du coup, n’importe quelle boutique vendant des accessoires de cannabis ou librairie de BD de l’underground new-yorkais se devait d’avoir ses comics en vitrine. Par conséquent, les premiers tagueurs ont pu les voir facilement. Ses histoires étaient profondes et mélancoliques et reflétaient nos propres vies ici sur terre. Les personnages et leurs petites vies tragiques, mais parfois traversées par le bonheur, sont comme une image miroir de nos propres vies sur cette Terre. Mettre un personnage de Bode près d’un graffe, c’est rendre le tableau aussi profond que nos existences et aussi « Street » que notre monde. En tout cas, c’est mon interprétation du succès de ses personnages. Ils sont aussi simplement très cool sur le plan stylique et l’épaisseur du trait de Bode est gras et donc facile à reproduire à la bombe.
Mon père était unique, un homme d’idées et un véritable artiste au service des artistes !

///// Pensez-vous qu’il aurait voulu être un graffeur ?
Une réponse que je peux donner avec certitude, c’est qu’il n’aurait jamais touché à une bombe de peinture. Je l’ai vu une fois en tenir : c’était vers 1970, il était en train de peindre à plat et en noir la surface de son bureau avec une Krylon. Je l’ai regardé et lui ai demandé si je pouvais peindre moi aussi, et comme il craignait les coulures, il m’a répondu qu’il valait mieux qu’il s’en charge lui-même. Et il n’aimait pas l’odeur qui s’en dégageait et voulait que je m’en tienne le plus loin possible. La raison pour laquelle je dis qu’il n’aurait jamais pris une bombe pour peindre une fresque murale, c’est que ses mains étaient toujours d’une PROPRETÉ MANIAQUE. Ses mains étaient un élément sacré de son art et il travaillait toujours ses pages avec un gant blanc. Il refusait même de regarder sous le capot d’une voiture pour éviter de risquer de se salir les mains avec l’huile de moteur. Jamais, il n’aurait touché à la peinture, même avec des gants, de peur de s’en mettre sur les bras ou sur les vêtements. Il aurait dit « ça, ce n’est pas pour moi ! »
Jamais Vaughn ne serait devenu un artiste du graffiti comme moi, et en ce sens, même moi, je ne me considère pas comme un graffeur. Je me vois comme un artiste du graffiti qui fait des fresques murales : ça ne me donne pas le frisson de signer mon nom, mais j’adore créer les visuels, les arrière-plans et les persos Bode à la bombe. Je laisse la calligraphie des Tags aux maîtres de cette forme artistique… Si j’écris ou si je peins de la typo, c’est toujours dans le style du lettrage des bulles Bode. Si c’est considéré comme du Tag, alors oui, je suis un tagueur, mais Vaughn, lui, ne l’a jamais été.

© Mark Bode

///// Qui était Vaughn Bode ?
Vaughn a commencé très jeune. A un très jeune âge il avait déjà créé des centaines de monde et d’univers . Il a crée son perso iconique Cheech Wizard à seulement 15 ans en 1957. Ses lézards suivirent quelques années plus tard en 1959. Il est allé au lycée à Utica, NY, puis à la fac à l’Université de Syracuse vers la moitié des années 60, et en est sorti avec un diplôme des Beaux Arts. Pendant un temps il a dû faire de mauvais boulots commerciaux qu’il détestait et dès lors, a mis toute son énergie à devenir un artiste indépendant. Que les gens aiment son art ou pas, il allait l’exercer à sa façon : il pouvait être très têtu sur ce point. Chez DC Comics ils l’ont jeté, lui disant de revenir quand il saurait dessiner. Il était si furieux qu’il est rentré à la maison et a brûlé presque toutes ses œuvres, en jurant qu’il le ferait à sa façon ou pas du tout. Un maître authentique est né de cette déception terrible que DC a infligé à son égo. Son style est devenu encore plus puissant et il a refusé de céder le copyright de ses œuvres à qui que ce soit. Il a été le premier dessinateur de bd à faire du « creator owned » et refusait des jobs si l’éditeur insistait pour avoir les droits. Mon père a même refusé de faire un comic strip pour Playboy pour cette même raison. Il a été un vrai défenseur des Artistes des années avant que quelqu’un ne songe à le faire.

///// Vous avez la même profession que Vaughn Bode. Est-il aussi d’une certaine manière votre père spirituel ?
Oui, je sens sa présence dans mes rêves tout le temps et je le sens parfois derrière-moi, me soufflant des idées à l’oreille pendant que je dessine. Je lui demande souvent son avis sur mes œuvres dans mes rêves et il m’encourage ou me dit de procéder autrement ou de continuer sur cette voie, me complimentant sur le boulot. La plupart du temps, il est très positif, me sourit fièrement et me serre dans ses bras. C’est très rare que dans la mort on reste si proche d’un parent et je suis chanceux d’avoir un esprit aussi fort pour veiller sur moi et que des choses magiques arrivent dans ma carrière.

///// Et vous Mark, qui êtes-vous ?
J’ai 47 ans et j’ai commencé à faire de la BD professionnellement à 15 ans lorsque j’ai été embauché pour faire les couleurs sur les dessins de mon père pour le magazine Heavy Metal en 1978. Dès l’âge de 3 ou 4 ans, mon père m’a encouragé à dessiner des comic strips en me donnant 25 cents par strip que je faisais pour lui. Je pouvais avoir UN DOLLAR pour 4 ! J’ai toujours voulu marcher dans ses pas et lui savait que j’avais la capacité de devenir un artiste à part entière. Même petit, j’étais doué et il m’empruntait souvent mes idées pour les utiliser dans ses propres comics. Par exemple, le Lézard Frankenstein dans l’histoire de Cheech l’enchanteur était mon idée. Je transformais souvent les lézards en monstres et il adorait mes idées. J’ai commencé à me faire connaître avec mes propres BD au début des années 80 et j’ai pu tout de suite bien en vivre. Je n’ai jamais chercher de boulot alimentaire parce que chaque projet dans lequel j’étais impliqué je trouvais un débouché grâce à mon père. Ça n’a jamais été facile, mais je n’ai jamais eu à travailler aussi dur que lui pour gagner de l’argent parce que j’avais un héritage à faire vivre. J’ai travaillé sur les Tortues Ninja pendant une courte période dans les années 90 et j’ai été l’un des huit artistes d’origine à travailler sur les Tortues. Quand la BD a commencé à être moins lucrative, je me suis lancé dans le tatouage pour trouver une nouvelle façon d’utiliser mes capacités artistiques. Alors j’ai commencé à tatouer en 1994, et en ajoutant ça à ce que je faisais en BD, j’ai continué à bien gagner ma vie. Être versatile a toujours été la clé de notre survie familiale.

///// Quand avez-vous commencé à graffer ?
Ma première œuvre a été publiée en 1986 dans le livre Spraycan art de Chalfant. J’étais une sorte de bête curieuse à l’époque car les persos de Vaughn étaient déjà devenus des icônes et voilà que je marchais sur les traces de mon père, la bombe à la main. C’est pour ça surtout que je me suis retrouvé dans ce bouquin culte, et pas parce que j’étais extraordinaire, juste à cause de la réputation de mon nom dans la communauté du graffiti.

///// Et avec qui ?
J’ai rencontré DONDI à peu près à la même époque, mais on ne peignait pas ensemble. On traînait tous les deux à la Bodega des beaux-parents de ma mère à Brooklyn où chacun dessinait dans le carnet de croquis de l’autre : on parlait de mon père tout en faisant des crobars. Plus tard, j’ai rencontré des artistes de la baie de San Francisco comme RAZOR, SHADOW et RAYYYN, puis HAM2, THORN et CRAYONE. Ce sont eux qui m’ont encouragé quand j’ai commencé en 1986. Quelques années plus tard, j’ai rencontré Dr. REVOLT, ZEPHYR et SEEN aussi à New York. REVOLT est devenu mon mentor dans le monde du graffe et il m’a appris le contrôle et la technique au fil des années. Je l’ai embauché pour m’aider sur les couleurs du livre Le Lézard d’Oz que j’ai fait en 2000 aux Editions Fantagraphics et où j’ai fait renaître Cheech comme le vrai « Magicien » d’Oz.

© Mark Bode
Chaque fois que je voyais un perso Bode dans un graffe, je sentais que j’étais capable de le faire, et que je ne serais pas heureux avant de savoir le faire à la bombe. Alors je bombais à la moindre occasion, mais malgré ça, je ne le faisais pas assez pour devenir bon. Ce n’est que ces 5 dernières années, quand j’ai quitté la côte Est pour déménager à San Francisco, que j’ai pigé le « truc », parce qu’on m’a donné tellement de spots à peindre que j’arrivais à peine à répondre aux demandes. Maintenant avec la nouvelle gamme de peinture Alien par Montana, et après des centaines d’heures de peinture au compteur, je suis enfin satisfait de ma maîtrise de la bombe, et j’adore ce médium, que je ne quitterai que lorsque je ne pourrai plus monter à l’échelle. Je sens que le Graffe m’a ouvert l’esprit aux fresques géantes, et que je suis capable de faire de l’art que personne n’a encore vu chez les Bode. Le meilleur reste à venir pour moi dans ce domaine. J’ADORE le Spraycan art, surtout maintenant que je ne crains plus !

///// Quels sont les writers que vous avez rencontrés ?
Je n’arrive pas à me les rappeler tous, mais ceux dont je me souviens, c’était en gros dans cet ordre : DONDI, REVOLT, ZEPHYR, MARE, KEL, SEEN étaient parmi les premiers. J’en oublie forcément, mais ils se reconnaîtront et j’ai du respect pour chacun d’entre eux.

///// Et des writers dans d’autres pays qui utilisent Cheech ?
J’ai peint avec le Bandit Krew à Barcelone et à Londres à de multiples reprises. On a aussi fait une production Bode à Berlin au club YAAM à l’initiative d’Overkill. Je rencontre trop d’artistes pour les mentionner tous et je ne veux pas en n’en nommant que quelques uns, et que les autres se sentent insultés alors qu’ils sont tous incroyables. J’ai vraiment une chance inouïe d’avoir tant d’amis artistes à l’étranger.

///// Quels sont les writers de la première génération avec qui vous avez peint ?
REVOLT est vraiment celui avec qui j’ai le plus peint. SKET, MED et KEL me viennent à l’esprit aussi. J’ai fait beaucoup de graffes avec STAN153. SEEN et moi avons travaillé de concert sur des projets sur la figurine vinyle de la Bode Broad, mais on n’a pas encore peint ensemble. Bientôt, j’espère…

///// Et des métros ?
Non, mais j’ai fait pas mal de « Burners » en Cobalt 60 sur des wagons de fret au fil des années. Je suis trop vieux pour me faire courser par la police et leur échapper. Alors je choisis des murs légaux et des boulots payants pour réaliser la plupart de mes pièces.

///// Pouvez-vous nous parler de votre projet Cheech Wizard en 3D ?
Cette animation a été faite par Nigel Hendrickson, un ami new-yorkais, sur son temps libre. Il m’a demandé de faire les voix et la musique pour le court-métrage. Mon père a créé les voix pour son diaporama Cartoon Concert dans les années 70 et j’ai hérité des mêmes aptitudes alors j’ai fait de mon mieux pour les recréer. Cheech a besoin d’être animé en traditionnel, pas sur ordinateur. Des boîtes m’ont approché pour faire une série animée, mais aucune n’est arrivée à le faire. Cheech passera à l’animation un jour : c’est un perso trop cool pour ne pas exister ! Mais en ce qui me concerne, quand ça arrivera, il faudra que ce soit en animation traditionnelle. J’ai déjà écrit 15 épisodes au cas où.

///// Pouvez-vous nous parler de ce qui se trame autour de Cobalt 60 ?
Cobalt 60 est le seul personnage principal de mon père qui avait vraiment besoin de plus d’histoire pour réaliser tout son potentiel. Le scénariste et artiste Larry Todd et moi avons décidé d’aller plus loin sur Cobalt 60 et d’en faire une histoire complète de 150 pages tout en couleurs. J’ai commencé en 1983 et j’ai terminé toute l’histoire en 1993. J’étais satisfait de la masse de travail réalisée et considérais que l’affaire était faite. Je ne comptais pas continuer, jusqu’à ce que, il y a quelques années, je reçoive un coup de fil de Zach Snyder, le réalisateur de 300 d’après la BD de Frank Miller. Il m’a dit qu’il rêvait de faire Cobalt 60 en long-métrage avec des acteurs, et que maintenant qu’il était connu, il voulait le faire avec Universal.
J’étais sceptique à ce sujet. On m’a déjà fait des offres pour des films avant et elles sont toutes parties en fumée. Puis il m’a invité avec ma femme Molly sur le plateau du film Watchmen et nous a traités comme des princes. J’ai réalisé à ce moment-là qu’il adorait notre travail et que ça allait être une combinaison fantastique. Une confluence magique des esprits et des talents qu’il fallait sur un tel projet. Une fois de plus, la magie Bode m’a pris par surprise en me faisant rencontrer le réalisateur idéal pour ce projet. Nous travaillons actuellement sur le scénario et le film devrait entrer en pré-production en 2011, mais les films prennent beaucoup de temps à se faire. Pendant ce temps, je travaille sur la prochaine histoire de Cobalt 60 qui se passe après que le fils de Cobalt soit devenu un prince avide de pouvoir puis assassine sa propre mère. Et pour régner, il doit tuer Cobalt ! Cette fois j’écris et je dessine donc c’est une pure production Bode et l’histoire a une triple fin démente. Ça n’est pas une histoire à « happy end », mais elle est bourrée d’action et de suspense. YES !

///// Des rumeurs circulent sur votre venue en France, qu’en est-il ?
La première semaine d’Octobre dans la ville du Havre, nous participons à une expo de BD dans un manoir. Le premier étage de l’expo est dédié aux années 60 et j’y expose les planches originales de mon père ainsi que les miennes pour la première fois en France depuis 1975 quand mon père a fait son Cartoon Concert dans la Salle de Bal au Louvre, à Paris. C’est une expo à voir absolument car les originaux de mon père sont sensibles à la lumière, et nous n’exposons pas souvent ses planches car l’encre s’efface très facilement à la lumière. Je profiterai aussi de ma présence au Havre pour faire un cours de graffiti. Je n’ai pas encore la date précise alors vous devrez chercher l’info de votre côté. Mais je serai donc présent avec une Expo Bode pour les Français qui souhaiteront voir les œuvres originales.

///// L’œuvre de Bode est présente dans le monde. Avez-vous ressenti cela ces dernières années ?
C’est difficile de l’ignorer. Elle est comme un seau d’eau dans lequel je verse quelques tasses et quand je reviens, je trouve le seau plein. Quand je jette l’eau du seau dans le lavabo et que je reviens, c’est le lavabo qui déborde. Elle a sa vie propre et quand je serai parti à mon tour, je suis sûr qu’elle continuera à s’étendre de différentes manières ! Un artiste qui n’est pas encore né, va créer une Nana Bode en 3-D qui dormira dans votre lit comme compagne idéale de l’artiste de Graffiti. J’en suis persuadé, mais ça sera peut-être dans 50 ans ! D’ici là, je serais en train de jouer avec Cheech et la bande dans l’Univers Bode dans une sorte de Paradis, mais en mieux…

© Mark Bode

///// Qu’est-ce qui vous donne envie de continuer ?
Je crois que je veux que mon père vive, alors je le garde en vie en prolongeant la vie des univers qu’il a créés. Je crois que je veux que ma mère vive, alors je la vois dans mes dessins et à ce moment là, elle vit. Je veux finir ce qu’on a commencé ici et achever le rêve avant que je sois de la poussière d’étoiles et que je fasse à nouveau partie de notre gigantesque univers, lorsque j’aurai quitté ce monde. Je veux finir ce qu’on a commencé pour en partager la richesse et la passion avec ma femme Molly et ma fille Zara, mes amis et leurs amis et les gens qui aiment ce qu’on a fait. Les gens qui aiment notre travail sont ceux qui font que ce soit magique et sont les vrais gardiens de la flamme Bode, qui l’entretiennent. À chaque fois qu’ils lisent ou achètent les livres, Cheech et la bande reviennent à la vie et ça c’est vraiment magique !!! Quelque chose que Vaughn nous a enseigné : que nous pouvons tous partager ce monde à égalité. Si ça c’est un songe, alors allons-y vivre !

///// Quel est votre désir d’artiste encore non assouvi ?
Je veux créer un parc BODE WORLD avec des manèges érotiques et du divertissement X et des tripots, de l’alcool et de la prostitution pour les hommes et les femmes ! Et où l’on puisse FUMER ! Un Disneyland pour adultes. Cheech Wizard en sera le Monsieur Loyal : « Par ici, Mesdames et Messieurs, pour le plus beau spectacle de l’univers », « Chevauchez le bonnet C ! », « Venez vomir votre déjeuner sur l’Astro Glide ! », « Vivez le Tunnel de l’Amour, version Bode » ; « Donnez au Lézard un bon coup de pied dans les couilles ! » et « venez gagner une fellation gratuite ! »…

Voilà ce que je désire ! Tout ce qu’il nous faut, c’est 50 millions de dollars et environ mille hectares de terrain. Ca ne me demandera que quelques jours pour le dessiner et l’on pourra le construire !
Appelez-moi !!!!

© Mark Bode

Pour plus d'informations ///// www.markbode.com