Loin de l’univers plutôt girly de ses consœurs
graffeuses, KASHINK, 32ans, fonde son art dans un milieu macho-men. Cette
artiste française agit aux quatre coins de la planète et s’inspire de ses
origines slaves, hispaniques et du Pop’art d’où son style très particulier. En
effet, elle peint d’immenses personnages protéiformes aux yeux multiples ou des
têtes de mort à la mexicaine. Son art se distingue des autres par son usage systématique
de beaucoup de couleurs. Suite aux questions que nous lui avons posées, nous
avons essayé de lui faire tomber sa moustache !
Interview de Kashink réalisée par les élèves de Seconde 10 du lycée Joliot Curie de Nanterre
Je porte la moustache tous les jours depuis quelques mois, avant je ne la portais que pour les vernissages ou les performances que je faisais. Petit à petit, j'ai choisi de la porter tous les jours et aujourd'hui elle fait partie intégrante de mon maquillage. Je ne sais pas si c'est un besoin, mais c'est plutôt de la coquetterie que de la virilité. Comme je la considère comme un élément de mon maquillage, elle a aussi un côté ornemental. Si on pense au maquillage féminin, on est habitué à voir deux traits noirs dessinés sur les yeux par exemple, ou sur les sourcils, mais si les mêmes deux traits se trouvent 10 cm en dessous, ça nous étonne. J'aime bien l'idée de me moquer du côté absurde du maquillage. Évidemment, la moustache n'est pas n'importe quel maquillage, mais c'est ma manière d'être une femme aussi ! Ce qui me plait c'est de bousculer les codes.
Pourquoi avoir choisi comme nom d'artiste KASHINK ?
Le mot KASHINK est une onomatopée, comme “BOOM”, “KLAK” ou “BANG”. Quand j'étais ado, j'aimais bien lire les comic books américains, des histoires de super héros par exemple. Dans ce genre de BD, il y a des onomatopées écrites en gros avec des couleurs vives. Je me souviens d'avoir lu “KASHINK” quelque part, ça m'avait plu et je l'ai gardé dans un coin de ma tête. Quand je me suis mise à dessiner et à peindre régulièrement, je l'ai tout de suite choisi comme pseudonyme.
Le mot KASHINK est une onomatopée, comme “BOOM”, “KLAK” ou “BANG”. Quand j'étais ado, j'aimais bien lire les comic books américains, des histoires de super héros par exemple. Dans ce genre de BD, il y a des onomatopées écrites en gros avec des couleurs vives. Je me souviens d'avoir lu “KASHINK” quelque part, ça m'avait plu et je l'ai gardé dans un coin de ma tête. Quand je me suis mise à dessiner et à peindre régulièrement, je l'ai tout de suite choisi comme pseudonyme.
Pourquoi ce choix de grands formats ?
Quand j'ai commencé à peindre avec des bombes, je me suis rendu compte qu'il était assez facile de faire des grands formats car l'outil s'y prête bien. C'est assez difficile de peindre de petits détails à la bombe, il faut beaucoup de pratique. J'ai donc pris l'habitude de peindre des personnages assez grands. Ensuite, j'ai eu envie de pousser un peu mes limites et d'essayer de peindre de plus en plus grand. J'aime l'idée du challenge que ça peut représenter. Aujourd'hui, le plus grand mur que j'ai peint est à Miami et fait environ 7 mètres de haut sur 30 mètres de large.
Pourquoi avoir choisi d'utiliser autant de couleurs dans vos œuvres ?
J'ai toujours aimé la couleur et je trouve que le paysage urbain est assez gris/beige dans l'ensemble. Le fait d'y ajouter de la couleurs permet de créer un gros contraste. Quand je peins dans la rue, je vois que les passants sont très réceptifs, ça leur plait de voir des couleurs vives dans leur quartier.
Quand j'ai commencé à peindre avec des bombes, je me suis rendu compte qu'il était assez facile de faire des grands formats car l'outil s'y prête bien. C'est assez difficile de peindre de petits détails à la bombe, il faut beaucoup de pratique. J'ai donc pris l'habitude de peindre des personnages assez grands. Ensuite, j'ai eu envie de pousser un peu mes limites et d'essayer de peindre de plus en plus grand. J'aime l'idée du challenge que ça peut représenter. Aujourd'hui, le plus grand mur que j'ai peint est à Miami et fait environ 7 mètres de haut sur 30 mètres de large.
Pourquoi ce choix de personnages protéiformes ?Quand j'ai commencé à peindre, je faisais des personnages un peu plus “réalistes” que maintenant. J'utilisais beaucoup moins de couleurs, ils n'avaient que 2 yeux, et je représentais à la fois des femmes et des hommes. Assez vite, je me suis rendu compte que je préférais peindre plutôt des hommes, car l'image d'un visage ou d'un corps de femme est souvent très dictée par une certaine esthétique, qui voudrait que toutes les femmes soient belles et séduisantes. Comme je trouve que cette image a déjà été surexploitée, j'ai cherché un moyen de représenter quelque chose qui soit moins courant. J'ai donc commencé à peindre des personnages masqués, et hommes plutôt gros et poilus, avec des couleurs de peau qui n'existent pas. J'avais envie qu'on ne puisse pas deviner l'origine de ces personnages, que chacun puisse avoir sa propre idée. Quand on les regarde, on pourrait voir des mexicains, mais aussi des indonésiens, des turcs ou des italiens.
Pourquoi avoir choisi d'utiliser autant de couleurs dans vos œuvres ?
J'ai toujours aimé la couleur et je trouve que le paysage urbain est assez gris/beige dans l'ensemble. Le fait d'y ajouter de la couleurs permet de créer un gros contraste. Quand je peins dans la rue, je vois que les passants sont très réceptifs, ça leur plait de voir des couleurs vives dans leur quartier.
De qui/quoi vous êtes vous inspirée ?
Je m'inspire du monde qui m'entoure, de la musique, des autres artistes. Ça m'intéresse de voir ce que les autres peuvent créer aussi. Quand j'étais ado j'ai découvert le travail de plusieurs artistes dont Frida Kahlo qui m'a beaucoup plu. Depuis, j'ai découvert plein d'autres artistes et je continue à lire pas mal de BD, ça continue à m'inspirer !
Je m'inspire du monde qui m'entoure, de la musique, des autres artistes. Ça m'intéresse de voir ce que les autres peuvent créer aussi. Quand j'étais ado j'ai découvert le travail de plusieurs artistes dont Frida Kahlo qui m'a beaucoup plu. Depuis, j'ai découvert plein d'autres artistes et je continue à lire pas mal de BD, ça continue à m'inspirer !
Avez-vous les autorisations pour pratiquer le street art ? Si non, considérez-vous vos œuvres comme du vandalisme ?Je fais les deux. J'ai de la chance car je suis souvent invitée à des festivals ou des événements culturels en France et à l'étranger, on m'organise des murs à peindre sur place du coup j'ai évidemment l'autorisation pour les faire. Mais j'aime bien l'idée de garder ma liberté en faisant parfois des choses sans autorisation. Quand je le fais, par contre, je m'organise pour que ça soit des endroits qui me paraissent abandonnés ou fermés depuis quelques temps. Je ne suis pas dans une démarche de destruction mais au contraire je cherche à partager mon art, de manière positive.
Y a-t-il un message précis que vous voulez faire passer à travers votre art ?
J'ai fait une série de fresques avec des gâteaux de mariage pour tous l'année dernière. Jai fait aussi quelques peintures sur le thème du genre. Généralement dans mon travail j'essaie de passer des messages de tolérance et de respect de la diversité. Le street art permet de faire passer des messages donc autant en profiter pour partager ses opinions positives !