mardi 10 février 2015

Interview de Hende



Hende, graffeur finlandais, nous permet de découvrir la scène graffiti d’Helsinki, très peu connue mais très active. Il a été membre de la Zulu Nation (5:1 UZN) mais aussi du crew FFA (Funky Flow Artists). Il est également actif au sein du Team Haloo qui encourage les jeunes Finlandais à pratiquer différentes formes d'art pour devenir meilleurs. Il fait froid chez eux mais les couleurs y sont vives et chaudes !



Peux-tu te présenter brièvement ?

Hende : J'ai commencé à peindre vers 1988, après avoir fait pas mal d'esquisses. Bien sûr, j’ai commencé par le tag et le throw-up. J'ai toujours été attiré par les personnages car j'aime la bande dessinée : Lucky Luke, Tintin, Franquin (Spirou et Fantasio), La Panthère rose, The Phantom, etc… 
Mais j'ai été absorbé par le graffiti lorsque j'ai découvert Subway Art et Spraycan Art que j’ai lus à plusieurs reprises, sans parler des K7 de rap que j'ai trouvés. La librairie a été mon école du Hip-Hop bien avant Internet. Entre 1988 et 1993, j’ai surtout peint en solitaire même si j’avais connaissance de l’existence d’autres gars comme moi en ville. 
Pour l’anecdote, durant cette période j’ai eu deux petites amies qui avaient un père dans la police. Elles ont appris le graffiti avec moi (rires)… Ensuite, l’armée puis mon boulot de cuisinier… La vie et la famille m’ont un peu écarté de ce monde même si j’ai essayé de rester au courant de ce qui se faisait. Ce n’est qu’en 2005 que je reprends la peinture sur toile pour mon plaisir. Un jour, j’apprends qu’à Porvoo, à 50 km d’Helsinki, un mur autorisé est disponible pour le graffiti. Je décide de sortir mes bombes du placard et, depuis, je peins régulièrement des fresques avec des messages sympas pour le plaisir des autres.

























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Quelle est ta vision du graffiti aujourd’hui ?

H. : J’adore le graffiti ! Que ce soit les personnages, les couleurs, les lettres, les flèches, les grandes pièces et les plus petites. J'espère que nous pourrons avoir plus de murs en Finlande et moins de contreplaqués : le béton, c’est mieux. J'ai peint sur ​​le verre, le bois, la brique, le sable, la neige, la glace, des rochers rien que pour pouvoir m’exprimer. Souvent, les gens se demandent : « Qu'est-ce que vous pensez des graffiti illégaux ? »… Le graffiti est né dans la rue : Il mérite que l’on respecte son côté illégal même si il y a des milliers de murs légaux dans les villes. Je comprends et je respecte ceux qui font du vandale. C’est de cette manière que le graffiti restera bien vivant. De nos jours, quand j’ai l'occasion de peindre sur des murs légaux, c'est bien. En plus, tout le monde peut essayer sans avoir l’impression d’être un criminel et même peindre avec de gros morceaux. Je pense que cela devrait devenir un droit pour tous. J'aime aussi les pochoirs, l’art de la rue, les autocollants…



Interview : Tarek

Photographies : Hende