Hende,
graffeur finlandais, nous permet de découvrir la scène graffiti d’Helsinki,
très peu connue mais très active. Il a été membre de la Zulu Nation (5:1 UZN) mais
aussi du crew FFA (Funky Flow Artists). Il est également actif au sein du Team Haloo
qui encourage les jeunes Finlandais à pratiquer différentes formes d'art pour
devenir meilleurs. Il fait froid chez eux mais les couleurs y sont vives et
chaudes !
Peux-tu te présenter brièvement ?
Hende :
J'ai commencé à peindre vers 1988, après avoir fait pas
mal d'esquisses. Bien sûr, j’ai commencé par le tag et le throw-up. J'ai
toujours été attiré par les personnages car j'aime la bande dessinée : Lucky
Luke, Tintin, Franquin (Spirou et
Fantasio), La Panthère rose, The Phantom, etc…
Mais j'ai été absorbé par le
graffiti lorsque j'ai découvert Subway
Art et Spraycan Art que j’ai lus
à plusieurs reprises, sans parler des K7 de rap que j'ai trouvés. La librairie
a été mon école du Hip-Hop bien avant Internet. Entre 1988 et 1993, j’ai
surtout peint en solitaire même si j’avais connaissance de l’existence d’autres
gars comme moi en ville.
Pour l’anecdote, durant cette période j’ai eu deux
petites amies qui avaient un père dans la police. Elles ont appris le graffiti
avec moi (rires)… Ensuite, l’armée puis mon boulot de cuisinier… La vie et la
famille m’ont un peu écarté de ce monde même si j’ai essayé de rester au
courant de ce qui se faisait. Ce n’est qu’en 2005 que je reprends la peinture
sur toile pour mon plaisir. Un jour, j’apprends qu’à Porvoo, à 50 km d’Helsinki,
un mur autorisé est disponible pour le graffiti. Je décide de sortir mes bombes
du placard et, depuis, je peins régulièrement des fresques avec des messages
sympas pour le plaisir des autres.
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Quelle est
ta vision du graffiti aujourd’hui ?
H. : J’adore le
graffiti ! Que ce soit les personnages, les couleurs, les lettres, les flèches,
les grandes pièces et les plus petites. J'espère que nous pourrons avoir plus
de murs en Finlande et moins de contreplaqués : le béton, c’est mieux.
J'ai peint sur le verre, le bois, la brique, le sable, la neige, la glace, des
rochers rien que pour pouvoir m’exprimer. Souvent, les gens se demandent :
« Qu'est-ce que vous pensez des graffiti illégaux ? »… Le graffiti
est né dans la rue : Il mérite que l’on respecte son côté illégal même si
il y a des milliers de murs légaux dans les villes. Je comprends et je respecte
ceux qui font du vandale. C’est de cette manière que le graffiti restera bien
vivant. De nos jours, quand j’ai l'occasion de peindre sur des murs légaux,
c'est bien. En plus, tout le monde peut essayer sans avoir l’impression d’être
un criminel et même peindre avec de gros morceaux. Je pense que cela devrait
devenir un droit pour tous. J'aime aussi les pochoirs, l’art de la rue, les
autocollants…
Interview : Tarek
Photographies : Hende