mardi 23 août 2011

Paris Tonkar : le magazine des arts de rue | RespectMag


Tworode, Creez, Ikano, Averi … Des modèles de voitures ? Non. Des noms d’artistes de rue. Des graffeurs et des taggeurs d’hier et d’aujourd’hui que le magazine Paris Tonkar souhaite faire connaître. Son fondateur, Tarek Ben Yakhlef, veut « donner la parole à des artistes qui n’ont jamais pu s’exprimer ».

Paris Tonkar, c’est avant tout l’histoire de Tarek Ben Yakhlef. Le nom du magazine vient de son premier ouvrage sur le graffiti (Paris Tonkar, éd. Florent Massot) qu’il publie en 1991. Il est alors étudiant en histoire de l’art à la Sorbonne (Paris I). Aujourd’hui, l’homme touche à tout. Scénariste reconnu de bandes dessinées, photographe et peintre. Il lui arrive même de donner des conférences.
En janvier 2011, il lance, en collaboration avec le rédacteur en chef d’International Hip-Hop, Yann Cherruault, le premier numéro du magazine. Un trimestriel. Avec son argent et celui de quelques amis qu’on retrouve dans le magazine : photographe, rédacteur, maquettiste, etc. Il n’y pas, à proprement parler, de journalistes professionnels. Tout cela, ils le font bénévolement. Lui-même ne vit pas grâce au magazine.
L’objectif ? « Montrer l'évolution des arts de la rue depuis le début des années 80 tout comme son actualité dans notre société », explique l’homme à tout faire. Tout y passe : graffitis, tags, pochoirs, collages, etc. Mais l’exercice n’est pas facile. La commission paritaire des publications et agence de presse (CPPAP) refuse de considérer Paris Tonkar comme une entreprise de presse. Il ne peut pas bénéficier du régime économique spécifique (et avantageux) à la presse. Motif ? « Ils m’ont dit que mon magazine pousse les lecteurs à dégrader des biens publics», s’indigne Tarek Ben Yakhlef. « On ne fait pas l’apologie de délinquants. La plupart d’entre eux sont exposés en galerie. » Il s’insurge contre le procès fait aux graffeurs : « Aujourd’hui, on est plus tolérant envers les crottes de chiens. Jamais une vieille dame s’est tordue la cheville parce qu’elle avait vu un graffiti... »