Yoshi
Omori est un des photographes des années 80-90 qui a su capter le mouvement
naissant en région parisienne. Il nous paraissait évident de lui poser des
questions sur cette période old school. Il est le co-auteur du livre Mouvement qui sera bientôt de nouveau
disponible !
Peux-tu
nous en dire plus sur toi ?
Yoshi
Omori :
Je suis né à Yamanashi au pied du Mont Fuji au Japon. Je vis en France depuis
1985 et j’ai commencé par apprendre le français à Aix en Provence. Je suis
monté à Paris durant l’hiver 1986 au début de l’année. Je suis photographe basé
à Aix en Provence. Au départ, j’étais monté à Paris pour faire une école de
photographie mais c’était trop cher alors j’ai atterri sur le terrain en
m’essayant au photo journalisme…
Y.
O. : Au début des années 80, j’étais étudiant à Tokyo et livreur de riz
pour payer mes études. Comme tout le monde au Japon, je suis allé à
l’université. Et comme ma famille n’était pas très riche, j’ai subvenu à mes
besoins et à ma scolarité à l’université. Ensuite, je suis parti après mes
diplôme vivre aux Etats-Unis puis à Paris et me voilà photographe avec un
appareil et de la bonne volonté, en recherche d’un sujet !
Comment
en es-tu arrivé à prendre des photos de jeunes du mouvement hip-hop ?
Y.
O. : C’est mon ami Marco Boudet, le co-auteur du livre : j’étais
copain avec son frère à Aix et j’ai atterri chez Marco à Paris. Marco m’a
montré le terrain, présenté à Jay, emmené au Globo et fait comprendre l’intérêt
en tant que sujet dans la culture française de ce qu’il y avait sous nos yeux.
Qu’est-ce
qui t’a attiré dans ce mouvement naissant ?
Y.
O. : L’énergie et le fait que tout était possible.
Comment
as-tu été accueilli par ces jeunes ?
Y.
O. : Très bien. En fait moi, je bossais sur des tournages de pub et
j’avais un peu d’argent pour acheter les pellicules puis les faire tirer. Comme
cela avec les graffeurs, je pouvais leur permettre d’avoir une photo papier
comme trace de leur travail avant que cela soit effacé ou détruit. Une photo à
l’époque ce n’était pas pareil, c’était cher et il fallait du matos.
Y.
O. : Marco et Jay One depuis toujours et plein de nouveaux amis depuis
que le livre Mouvement a été publié.
Quelle
a été ta première rencontre marquante et avec qui ?
Y.
O. : Jay One sans doute. Il m’a accueilli au terrain de Stalingrad et il
a pris le temps de comprendre ce que je baragouinais mal en français. Je parle
bien mieux aujourd’hui.
Quel
est le concert qui t’a le plus marqué ?
Y.
O. : Public Enemy, bien sûr !
Pensais-tu
que les B. Boys et les jeunes que tu photographiais allaient devenir des artistes de la scène hip-hop des années
plus tard ?
Y.
O. : Il faut comprendre qu’en tant que Japonais, j’étais particulièrement
mal placé pour imaginer quoique ce soit.
Quand
as-tu découvert le graffiti ?
Y.
O. : J’ai découvert le graffiti au début de l’hiver, en 1986, en allant
sur le terrain de Stalingrad.
Peux-tu
nous parler du fameux mur réalisé par Colt et Psy (Public Enemy) ?
Y.
O. : C’est un magnifique graff !
Et
de ton livre sorti récemment ?
Y.
O. : Il sera réédité en mai 2014. Le livre s’appelle Mouvement et a été conçu par Jay One
Ramier. Il illustre deux lieux phares du mouvement : le terrain vague de
Stalingrad et chez Roger Boite Funk les vendredis soir du Globo. Jay a écrit le
texte sur le terrain et Marc Boudet le texte sur le Globo.
As-tu
des projets à venir ?
Y. O. : Je suis en train
de travailler sur des courts métrages et produire des images animées.
Interview :
Tarek
Photographies :
Yoshi Omori