A Toulouse, avec des potes qui peignaient des trains… On
kiffait les pièces de Der, Tilt, Miss Van ou encore Reso qui avait un trait
confirmé et lâchait de pures pièces dans tous les styles !
Quand est-ce que tu
as commencé ?
A la même époque, en 1996, j’en avais un peu marre de
peindre des blousons (bombers ou autres cuirs) et des bidons de bécane à
l’aérographe. L’outil spray m’est apparu parfait pour pouvoir couvrir de
grosses surfaces rapidement et, en même temps, donner à un large public un
autre regard sur la peinture, de manière exceptionnelle parfois.
Où as-tu peint la
première fois ?
La première fois, c’était un dessous de pont SNCF que
j’avais ambiancé avec deux personnages couleurs sur un fond d’immeubles ;
un pote avait fait un lettrage.
Et où as-tu posé ton
premier tag ?
Cela je m’en souviens pas. Forcément dans la rue sur n’importe
quoi qui me passait sous le marqueur.
As-tu eu plusieurs
blazes ?
J’avais commencé par Izol un très court temps, mais tout le
monde me surnommait Loots au quotidien (parce qu’on était une bande d’amis où il
y avait une dizaine de Laurent à souvent faire la fête ensemble, donc on
s’était donné des surnoms pour éviter que tout le monde se retourne quand on
entendait : « Laurent passe moi du feu ! »… Donc mon blaze s’est
imposé et je ne l’ai pas choisi.
J’ai découvert le graffiti vers 1996, dans le sud de la
France, deux potes à moi peignaient des trains : j’ai accroché à ce mode
de peinture, mais pas spécialement sur les trains (c’est venu plus tard)… On se
faisait des terrains à Beziers, Montpellier (où on se ravitaillait chez Coma
sound cartel) et quelques missions punitives itinérantes pour les occasions… Ensuite,
j’ai bougé en 2000 à Nice où j’ai rencontré Walas un local qui m’a surpris un
jour en train de faire une mini fresque sous un pont visible d’un trajet de
bus. Quand je suis arrivé sur la côte, j’ai de suite remarqué le manque de
personnages dans la scène vandale locale : DM one donnait des bonnes
ambiances d’ailleurs donc j’ai décidé d’y remédier quelque peu en plaçant
quelques tronches ou autres icones, histoire d’ambiancer les lettrages posés et
équilibrer un peu le bordel.
Puis j’ai connu Clope ADN : on bougeait pas
mal ensemble en taguant les bus et le reste. La rencontre par la suite avec Skeal
et divers autres acteurs comme Asker, Tors, le crew KDB, Mire, Rome et Tkay SCB
que je croisais en terrain… Este, tonton Gler BDF qui a lancé le spray « strict
expérience » avec Vida et ensuite Flag ODC qui est devenu un peu mon binôme
parce qu’il avait toujours de bons lettrages. On s’est fait pas mal de sorties
ensemble !
As-tu peint des
métros ou des trains en France ?
Des frets ou Ter du sud est et ouest, mais pas en quantité,
juste des kiffs de temps à autres, histoire de changer de support, des camions
aussi… Un bon petit cube de livreur, c’est toujours appréciable comme surface et
puis ça tourne beaucoup…
Où as-tu peint ?
J’ai peint à Marseille, Toulouse, Lyon, Nice, un peu à Paris,
en Bulgarie, Espagne aussi, Italie, Corse et ailleurs encore j’espère.
Je suis toujours resté indépendant malgré certaines
propositions d’intégrer un crew ou un autre : ma démarche principale étant
de peindre avant tout.
Est-ce que tu vis du
graffiti art ?
Comme beaucoup, non ! Il me permet de faire trois sous
certes avec des toiles ou quelques stores, mais l’important est le partage avant
tout et non l’aspect financier. Il me semble à la base, non ? Cela peut
m’arriver quand même d’exposer quelques
toiles de temps à autres.
Interview :
Tarek
Photographies :
Loots