vendredi 27 juin 2014

Interview de Loots


A quel moment as-tu connu tes premiers tags et tes premiers graffes ?
A Toulouse, avec des potes qui peignaient des trains… On kiffait les pièces de Der, Tilt, Miss Van ou encore Reso qui avait un trait confirmé et lâchait de pures pièces dans tous les styles !

Quand est-ce que tu as commencé ?
A la même époque, en 1996, j’en avais un peu marre de peindre des blousons (bombers ou autres cuirs) et des bidons de bécane à l’aérographe. L’outil spray m’est apparu parfait pour pouvoir couvrir de grosses surfaces rapidement et, en même temps, donner à un large public un autre regard sur la peinture, de manière exceptionnelle parfois.

Où as-tu peint la première fois ?
La première fois, c’était un dessous de pont SNCF que j’avais ambiancé avec deux personnages couleurs sur un fond d’immeubles ; un pote avait fait un lettrage.

Et où as-tu posé ton premier tag ?
Cela je m’en souviens pas. Forcément dans la rue sur n’importe quoi qui me passait sous le marqueur.

As-tu eu plusieurs blazes ?
J’avais commencé par Izol un très court temps, mais tout le monde me surnommait Loots au quotidien (parce qu’on était une bande d’amis où il y avait une dizaine de Laurent à souvent faire la fête ensemble, donc on s’était donné des surnoms pour éviter que tout le monde se retourne quand on entendait : « Laurent passe moi du feu ! »… Donc mon blaze s’est imposé et je ne l’ai pas choisi.

Peux-tu nous raconter ton histoire à partir du moment où tu as commencé à peindre ?
J’ai découvert le graffiti vers 1996, dans le sud de la France, deux potes à moi peignaient des trains : j’ai accroché à ce mode de peinture, mais pas spécialement sur les trains (c’est venu plus tard)… On se faisait des terrains à Beziers, Montpellier (où on se ravitaillait chez Coma sound cartel) et quelques missions punitives itinérantes pour les occasions… Ensuite, j’ai bougé en 2000 à Nice où j’ai rencontré Walas un local qui m’a surpris un jour en train de faire une mini fresque sous un pont visible d’un trajet de bus. Quand je suis arrivé sur la côte, j’ai de suite remarqué le manque de personnages dans la scène vandale locale : DM one donnait des bonnes ambiances d’ailleurs donc j’ai décidé d’y remédier quelque peu en plaçant quelques tronches ou autres icones, histoire d’ambiancer les lettrages posés et équilibrer un peu le bordel.
Puis j’ai connu Clope ADN : on bougeait pas mal ensemble en taguant les bus et le reste. La rencontre par la suite avec Skeal et divers autres acteurs comme Asker, Tors, le crew KDB, Mire, Rome et Tkay SCB que je croisais en terrain… Este, tonton Gler BDF qui a lancé le spray « strict expérience » avec Vida et ensuite Flag ODC qui est devenu un peu mon binôme parce qu’il avait toujours de bons lettrages. On s’est fait pas mal de sorties ensemble !


As-tu peint des métros ou des trains en France ?
Des frets ou Ter du sud est et ouest, mais pas en quantité, juste des kiffs de temps à autres, histoire de changer de support, des camions aussi… Un bon petit cube de livreur, c’est toujours appréciable comme surface et puis ça tourne beaucoup…


Où as-tu peint ?
J’ai peint à Marseille, Toulouse, Lyon, Nice, un peu à Paris, en Bulgarie, Espagne aussi, Italie, Corse et ailleurs encore j’espère.

Peux-tu nous parler de ton premier crew et de son histoire ?
Je suis toujours resté indépendant malgré certaines propositions d’intégrer un crew ou un autre : ma démarche principale étant de peindre avant tout.

Est-ce que tu vis du graffiti art ?
Comme beaucoup, non ! Il me permet de faire trois sous certes avec des toiles ou quelques stores, mais l’important est le partage avant tout et non l’aspect financier. Il me semble à la base, non ? Cela peut m’arriver quand  même d’exposer quelques toiles de temps à autres.

Interview : Tarek
Photographies : Loots