ME
'THIS IS M.E THE MIXTAPE'(sortie le 08/11/2011)
E-Leven et Continental T n’ont pas grandi ensemble. Ils ne sont pas du même quartier, ne se sont rencontrés ni sur le playground d'en bas ni sur les bancs du lycée. L’un est originaire de Lyon, l’autre de Houston. Rencontrés par hasard sur internet, ils inventent aujourd'hui, en dépit des kilomètres, un mixage inédit de leurs histoires respectives. Un rap cool et racé né au-dessus de l’Atlantique à travers des câbles téléphoniques.'THIS IS M.E THE MIXTAPE'(sortie le 08/11/2011)
Dans ma chambre
Ce n’était qu’une question de temps pour Harold aka E-Leven. Entre la collection de disques de son père et les concerts dans lesquels il traîne dès l’enfance, le Lyonnais devait finir par tomber dans la musique. Avec pour seul professeur ses albums de Stevie Wonder, de Supertramp ou de Kanye West, il pose ses doigts sur le piano, sur la guitare puis sur la batterie, s’inventant des rêves de producteur qu’il enregistre dans le disque dur d’une workstation Neko.
Ce n’était qu’une question de temps pour Harold aka E-Leven. Entre la collection de disques de son père et les concerts dans lesquels il traîne dès l’enfance, le Lyonnais devait finir par tomber dans la musique. Avec pour seul professeur ses albums de Stevie Wonder, de Supertramp ou de Kanye West, il pose ses doigts sur le piano, sur la guitare puis sur la batterie, s’inventant des rêves de producteur qu’il enregistre dans le disque dur d’une workstation Neko.
Méticuleux et discret, il peaufine dans l’ombre une éthique musicale entre acoustique et électronique, enregistrement live et bidouillage numérique. Débarqué en région parisienne où il embraye sur des études d’ingénieur du son, il fonce sans le savoir vers un futur inédit. Un soir, il s’inscrit à Talent House, un concours de musique lancé par le producteur américain Ryan Leslie (Mary J. Blige, Rick Ross, Booba…). Il termine parmi les trois finalistes, ne remporte pas la couronne mais gagne au change.
Vous avez un message
De l’autre côté de l’Atlantique, Continental T vit déjà le rêve du jeune rappeur/producteur en pleine ascension. Du haut de ses 20 piges, il connaît tout le monde et trace sa route entre Houston et Los Angeles, glisse ses productions sur les mixtapes de Black Wallstreet, la clique de production de la superstar The Game, et collabore avec les super héros Lil’Wayne ou Drake. Mais il lui manque quelque chose : une étincelle, une direction, une atmosphère.
De l’autre côté de l’Atlantique, Continental T vit déjà le rêve du jeune rappeur/producteur en pleine ascension. Du haut de ses 20 piges, il connaît tout le monde et trace sa route entre Houston et Los Angeles, glisse ses productions sur les mixtapes de Black Wallstreet, la clique de production de la superstar The Game, et collabore avec les super héros Lil’Wayne ou Drake. Mais il lui manque quelque chose : une étincelle, une direction, une atmosphère.
Il met la main sur le trésor un soir de 2010 en suivant le palmarès de Talent House : E-Leven, un producteur français qui débarque en finale le fait disjoncter. Après quelques mails, quelques échanges de sons sur les réseaux et des soirées passées à discuter sur Skype, l’évidence force l’histoire : Darryl claque ses derniers dollars dans un billet d’avion et débarque à Paris.
Visions
Quelque chose s’est passée sur les réseaux. La connexion s’est opérée en fond d’écran et l’étincelle est immédiate : en une semaine, le duo produit des dizaines d’ébauches, dont certaines forment la setlist de leur premier concert, programmé en quatrième vitesse au China Club un soir de juillet 2010. C’est ce jour-là que se scelle le destin de ME. C’est aussi ce soir-là que le label Atmosphériques remarque cette fusion inédite entre le producteur français et le rappeur américain, séparés par un océan mais rapprochés par une vision.
Quelque chose s’est passée sur les réseaux. La connexion s’est opérée en fond d’écran et l’étincelle est immédiate : en une semaine, le duo produit des dizaines d’ébauches, dont certaines forment la setlist de leur premier concert, programmé en quatrième vitesse au China Club un soir de juillet 2010. C’est ce jour-là que se scelle le destin de ME. C’est aussi ce soir-là que le label Atmosphériques remarque cette fusion inédite entre le producteur français et le rappeur américain, séparés par un océan mais rapprochés par une vision.
This is ME
En studio, l’alchimie est évidente : E-Leven compose et joue, Continental T fredonne et détourne, et le duo définit en quelques accords ce que sera le son de ME. C’est ainsi qu’est né le titre SBS, parfait résumé de l’esthétique du duo : une production luxueuse qui mêle organique et électronique, la chaleur de basses arrondies et le groove massif de rythmes implacables. Un pied dans le rap, l’autre dans l’ailleurs musical où vivent les fantômes de la soul, du rock ou de l’électro, les deux musiciens se trouvent une identité cohérente sans être monolithique. On y entend des guitares discrètes et des pianos insolents, la production moderne des Neptunes et les manières digitales de The Roots ; peu de notes mais des arrangements qui portent haut. Une soul futuriste et impétueuse qui mute à chaque fois que l’on croît la saisir : ce sont les turbulences électroniques qui secouent le piano de SBS, les break de batterie rock deThe Fsaud, la tempête sous le calme de My life is a Friday ou les chaleurs pop de Subliminal.
En studio, l’alchimie est évidente : E-Leven compose et joue, Continental T fredonne et détourne, et le duo définit en quelques accords ce que sera le son de ME. C’est ainsi qu’est né le titre SBS, parfait résumé de l’esthétique du duo : une production luxueuse qui mêle organique et électronique, la chaleur de basses arrondies et le groove massif de rythmes implacables. Un pied dans le rap, l’autre dans l’ailleurs musical où vivent les fantômes de la soul, du rock ou de l’électro, les deux musiciens se trouvent une identité cohérente sans être monolithique. On y entend des guitares discrètes et des pianos insolents, la production moderne des Neptunes et les manières digitales de The Roots ; peu de notes mais des arrangements qui portent haut. Une soul futuriste et impétueuse qui mute à chaque fois que l’on croît la saisir : ce sont les turbulences électroniques qui secouent le piano de SBS, les break de batterie rock deThe Fsaud, la tempête sous le calme de My life is a Friday ou les chaleurs pop de Subliminal.
Mais on entend aussi l’intime et le personnel, à travers les versets de Continental T dont la technique n’est pas la seule qualité. Capable de tailler un hymne pop (Mister T) autant que d’expulser ses démons en un rap arrogant, il ne recule jamais devant l’intime, révélant les complications d’une vie dont il ne dit jamais trop mais jamais trop peu. L’amertume et le silence, l’insolence et la colère, donnent aux productions crépusculaires d’E-Leven un supplément d’âme, un relief qui n’existe qu’ici.
Derrière les yeux calmes des deux frangins, brûle un volcan de créativité, un terrain de jeu aux influences extra-larges, une musique aux charges émotionnelles intenses qui vaut plus que la somme de ses parties. Mais au-delà du disque, des concerts et de l’amitié née de l’improbable rencontre, ME est aussi l’histoire d’une musique née dans les rues de New York pour être digérée 30 ans plus tard des deux côtés de l’Atlantique. Quelque chose a survécu. Quelque chose qui s’appelle ME.